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À huit ou dix jours le foetus a près de quatre lignes de longueur. La tête & l’épine du dos y sont très-sensibles. Sûrement l’entendement est monté à un ordre de perceptions plus relevé. La dépendance des deux substances ne seroit pas aussi grande qu’il se peut, si l’esprit ne passoit pas par des variations coordonnées à l’accroissement du corps. L’homoncule croît. La tête a une figure humaine : la bouche, les yeux, le nez y sont marqués à quinze jours. L’intérieur n’est pas moins avancé, & avec de meilleurs instrumens, on découvriroit dans le cerveau le cannevas du sensorium sous la forme d’un lacis filamenteux. On remarque en effet qu’entre tous les accroissemens des parties du foetus, celui de la tête est toujours le plus prompt ; sans doute parce qu’elle est le siege de l’ame : comme si l’énergie organique se hâtoit de préparer le cerveau pour la manifestation des facultés intellectuelles.

À six semaines nouveau progrès de part & d’autre. À deux, à trois, à six mois de même, etc. L’esprit qui n’attend, pour penser, qu’un certain point de l’organisation du corps, profite autant qu’il peut des degrés subalternes, en éprouvant des modifications qui leur sont analogues. Cela ne me paroît pas souffrir plus de difficultés par rapport aux divers accroissemens du foetus, qu’à l’égard des