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elles, tous les états dont la faculté intellectuelle est susceptible ; & il y en a autant que de degrés dans l’organisation. D’où procedent les mouvemens des membres ? Des muscles. Les muscles dessinés dans le germe, paroissent dans le foetus de simples traces très-fines, puis des filamens, ensuite de petites cordes plus fortes : ils deviennent enfin des pacquets de fibres charnues. Dans cet état ils ont la propriété d’être employés à mouvoir les membres au gré de la volonté ou sans ses ordres. Mais ils n’ont acquis cette aptitude que successivement. Pour s’en convaincre on n’a qu’à réfléchir qu’elle dépend de la structure, roideur & consistance des fibres musculaires. Le biceps, par exemple, qui sert à fléchir le bras, se raccourcit pour le tirer vers l’avant-bras : ce muscle fléchisseur se rallonge ensuite, lorsque son antagoniste, le muscle extenseur, rapproche l’avant-bras de la ligne du bras prolongé. Or pour exécuter ces mouvemens, il faut que les fibres motrices aient une certaine disposition, tel degré de consistance, & une roideur qui ne gêne point la vivacité des contractions. Le muscle ne tient tout cela que du développement successif. À l’égard de la disposition des fibres, quoiqu’on ne puisse pas déterminer au juste quelle forme elles ont dans le foetus pendant les premiers jours, on conçoit