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pas, vers le point de grandeur qui le rendra propre à produire des idées dans l’esprit. Il s’en faut bien qu’il y soit parvenu ; mais en attendant, l’esprit acquiert toujours quelque chose de son côté, ne fut-ce qu’une disposition plus prochaine à sentir & penser. Dès la conception du foetus l’esprit est sorti de l’inaction stupide où l’infécondation du germe le retenoit. Ses facultés vont se délier, pour ainsi dire, à mesure que les parties du petit corps qu’il accompagne toujours, se développeront.

Il faut avouer, que la premiere perception de l’esprit est quelque chose de bien obtus, étant coordonnée à la premiere germination du corps. C’est le moindre terme de l’intelligence, & il est aussi petit qu’il puisse être, comme l’embryon existe d’abord avec le moindre élément de l’organisation. Mais enfin le sensorium est ébauché ; & cette ébauche primitive donne à l’esprit les premiers rudimens de la pensée, si j’ose parler ainsi. Nécessairement affectée de tous les changemens qui arrivent à la machine, la substance intelligente suit uniformément dans ses opérations le progrès de l’organisation du cerveau dont elles sont une dépendance.

Ne croyez-vous pas que l’instinct des brutes, s’il n’est que le produit du systême machinal, ne suive la progression du développement