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principe d’où découlent nécessairement les propriétés que nous lui connoissons ; & définir l’esprit, une substance où réside la faculté de penser etc. ; ce n’est pas répandre beaucoup de clarté sur cette matiere. C’est au moins insinuer que la connoissance des essences passe notre portée ; c’est confirmer ce que j’ai dit ci-dessus, savoir que l’esprit ne se sent point exister en lui-même, bien qu’il existe dans lui-même : le sentiment qu’il a de son existence, n’atteint que ses facultés, & non pas son essence.

Mais la substance où réside la faculté de penser, est-elle matérielle ou tout-à-fait immatérielle ? N’ayant rien de particulier à dire sur cette question qui devient tous les jours plus obscure, par la raison qu’on l’a liée avec la religion, quoiqu’elle me semble lui être étrangere, je me contente de distinguer mon esprit de mon corps, sans m’inquiéter de ce que les autres font au même égard. C’est, je pense, le parti le plus raisonnable jusqu’à ce que nous ayons des raisons plus fortes de soupçonner que le jeu des organes soit quelque chose de plus que le signe réprésentatif des modifications de la substance intelligente.

CHAPITRE VI