Page:De La Nature.djvu/417

Cette page n’a pas encore été corrigée

ce qu’elle est ; & ce par quoi le sujet, où réside une ou plusieurs facultés, est ce qu’il est, n’est pas assurément ces facultés-là mêmes. Donc ce par quoi l’ame est l’ame, n’est pas la faculté de penser, de vouloir, etc. Donc l’essence de l’ame ne consiste pas dans la capacité de penser, de vouloir, etc.

Théoreme 3.

L’essence réelle de l’ame est le principe d’où résultent les propriétés que nous lui connoissons.

Démonstration.

L’ame n’est ni la pensée ni la faculté de penser, mais le sujet qui peut penser, qui pense. Or l’essence d’un tel sujet ne peut être que le principe qui le rend essentiellement capable de penser. Donc l’essence réelle de l’ame est le principe d’où résultent les propriétés que nous lui connoissons.

Il y auroit de l’indiscretion à insister davantage ; & à demander ce qui constitue ce principe. Nous ne sommes pas faits pour deviner ce qui constitue les essences des choses : & nous n’avons point de moyen pour les connoître. Je sens parfaitement que dire simplement : l’essence de l’esprit consiste dans le