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ne produit point en lui ses sensations, ni même ses connoissances : il attend qu’elles lui soient imprimées par l’action des organes corporels. Jusques-là il ne sent, ni ne connoît : il n’a point aussi de volitions, car rien ne le détermine à vouloir : & que voudroit-il ? Il n’a encore ni sentiment ni idée.

Par la troisieme loi de l’union, l’influence organique n’a lieu que lorsque la machine est bien disposée ; le premier point de cette bonne disposition est le développement des organes. Le germe non-développé est donc très-inhabile à faire penser l’esprit, à y exciter aucune perception.

Sans le développement des organes, point de communication entre l’esprit & le corps. Sans cette communication, point de sentiment dans l’esprit, point d’idée, point de vouloir. Comment le corpuscule germe exciteroit-il quelque commotion dans l’ame ? Il ne reçoit lui-même aucune impression du dehors.

Il est incapable d’en recevoir, puisque ses sens extérieurs n’ont pas le premier degré de perfection requise à cet effet. Il est également incapable d’avoir aucune action sur l’ame : le sensorium n’y étant pas encore préparé. Or sans l’action du sensorium, je le répete, point de sentiment dans l’ame, point d’idée, point de volition.

Donc l’esprit uni au germe ne sent, ne