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de l’être pensant séparé du corps ? Pour en avoir, il faudroit passer par cet état. De toutes les opérations de mon esprit qui me sont connues, je n’en puis assigner aucune où je n’apperçoive l’influence du corps, plus ou moins immédiate. Cela suffit pour affirmer que l’être, qui pense dans moi, n’agit que par l’intermede des organes de mon corps.

Loi 3.

Le commerce réciproque des deux substances unies, dépend autant qu’il se peut de l’organisation corporelle.

Voilà le principe le plus fécond de toute la théorie de l’union. L’exercice plein & entier des facultés de l’ame exige l’entier développement du cerveau ; & l’organisation parfaite des sens extérieurs & intérieurs. L’esprit est enfant dans le corps enfant, & au même degré d’enfance. Le vice des organes trouble, suspend même tout-à-fait, l’influence du corps sur l’esprit, & réciproquement l’action de l’esprit sur le corps.