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poussée à bout vouloit me prouver, tantôt que j’avois une idée innée de l’ordre, tantôt que si cette idée ne naissoit pas avec moi, je pouvois aisément l’acquérir & connoître toutes les conséquences qui en découlent, par le simple développement des facultés de mon entendement. Une autre fois elle me disoit qu’il est une logique naturelle présente à tous les esprits, qui leur découvre leurs devoirs & l’équité d’une loi qu’ils sont tenus de suivre. Tout cela me sembloit si peu conforme à l’éxpérience, si au-dessus de l’imbécillité humaine, que je conclus qu’il n’appartenoit pas au raisonnement d’établir la moralité de nos actions ; & je pris le parti d’avoir recours aux décisions du sentiment.

CHAPITRE II