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eu dès le commencement cette énorme grosseur qu’ils ont dans leur état actuel de développement ; mais ils l’auront acquise peu à peu par une extension naturelle à un germe qui s’enfle pour prendre son accroissement. Je serois donc porté à croire les globes célestes, des corps animés d’une vie particuliere, avec la force d’en produire de semblables. Les astres enfanteroient des astres, les astres croitroient, les astres mourroient : & en effet combien n’a-t-on pas reconnu de ces nouvelles productions dans le ciel ? Combien d’autres étoiles ont disparu ? Il y en a aussi qui ont grossi visiblement. Depuis longtems la constellation des pleïades a perdu sa septieme étoile ; depuis cent ans éridan en a acquis deux nouvelles ; quatre autres sont nées autour de la Polaire ; en 1626 le Cigne perdit une de ses étoiles : dix ans après il en parut une au même endroit, mais beaucoup plus petite que la premiere : aujourd’hui c’est une des plus grandes de cette constellation. Les planetes douées aussi de la faculté génératrice, produiront d’autres planetes. Comment les satellites de Jupiter auroient-ils pu être découverts avant l’année 1610, par Galilée, ceux de Saturne avant 1655, 1671, 1672 & 1684, l’un par Huygens, les autres par Cassini le pere, si avant ces tems ces globes n’étoient pas encore nés ?