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polypeux. Des animalcules microscopiques aqueux ont paru chargés de sept, huit, dix & douze de ces globules que je crois des œufs, & qui sont peut-être des réunions d’œufs dont chacun doit produire un vers d’eau semblable. N’en voilà-t-il pas assez, & au delà de ce qu’il en faut, pour opérer les événemens que je pourrois attribuer aux nouvelles générations de l’eau ? Car il est à présumer que pour l’ordinaire les pontes ne sont point entieres, qu’il y a des graines infécondes & d’autres perdues en grande quantité, ce qui est sensible à l’égard des graines des végétaux ; mais si par un concours de causes favorables, tous les germes fécondés venoient à éclore & à croître, le volume d’eau qui couvre une partie du globe ne pourroit-il pas croître jusqu’à submerger l’autre ?

La mer se retire d’un côté, & gagne d’un autre : là de vieilles eaux meurent ; ici il en naît de nouvelles. Remarquez que la mer, qui a commencé à quitter un bord, s’en éloigne toujours, pour avancer toujours aussi dans les mêmes terres ; c’est que le dépérissement des eaux doit commencer & continuer par les anciennes générations, tandis que les jeunes eaux multiplient d’autre part.

Si l’Angleterre a tenu autrefois au continent, le dépérissement des terres & des rochers, & les réproductions des eaux auront