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des phosphores, celui des volcans, celui du tonnere, ont des différences essentielles, intrinséques, qu’il est naturel de rapporter à un principe plus interne, qu’à des accidens qui modifieroient la même matiere ignée. Chaque tonnere pourroit bien être l’effet d’une production nouvelle d’êtres ignés qui croissant rapidement par l’abondance des vapeurs qui les nourrissent, sont rassemblés par les vents & portés ça & là dans la moyenne region de l’air. Les nouvelles bouches des volcans si multipliées en Amérique, les nouvelles éruptions des anciennes bouches annonceroient aussi les fruits de la fécondité des feux souterrains.

L’eau douce, l’eau de la mer, les eaux savonneuses, les eaux minérales, les eaux singulieres de certaines fontaines exigent des germes spécifiquement dissemblables. Il n’est pas à croire que l’élévation des vapeurs puisse suffire à l’entretien des eaux de la terre, des puits, des fontaines, des fleuves & des mers : & l’on se croit forcé de recourir à de nouvelles générations d’eau. Comme plusieurs accidens sont favorables ou nuisibles à la fécondité des animaux, ainsi des causes accidentelles multiplieront les pontes des animalcules aqueux, tant de l’eau qui est à la surface de la terre & dans son sein, que de l’eau élevée en vapeur & soutenue dans l’air :