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des plantes ne sont point autrement distingués : les fleurons hermaphrodites portent dans des réservoirs séparés, de la semence des deux sortes. Puis donc que l’une & l’autre circonstance est également favorable à la pénétration des semences végétales, l’analogie nous porte à admettre dans le regne minéral, une semence masculine & une semence féminine ; à croire leur mêlange nécessaire à la fécondation des germes, soit que chaque individu les contienne toutes deux, soit qu’il n’en ait qu’une seule. Quant à l’existence des semences minérales, voici ce qu’en apprend l’expérience.

Les plantes litophytes sont garnies de grains à l’extrémité de leurs branches. Ces grains sont des capsules, quelquefois avec plusieurs loges, remplies d’une humeur gluante qu’on a soupçonné tenir en dissolution la semence de ces plantes pierres, comme dans les mousses & les lichen terrestres. Il falloit suivre cette ouverture : prendre le microscope, examiner l’humeur visqueuse ; on l’eut trouvée remplie de petits corps mouvans & animés, comme la semence des animaux, comme les graines infusées des végétaux. En la délayant dans un peu d’eau, on auroit observé ces corps mouvans augmenter de nombre & d’activité. L’expérience a réussi sur les coraux, les éponges & champignons de mer, plusieurs