Page:De La Nature.djvu/335

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour ou contre la préexistence des germes fossiles.

Les configurations des pierres, aussi exactement dessinées que les membres des animaux, aussi variées d’une espece à l’autre que la forme animale, aussi constantes dans les individus similaires que chez les générations d’une même espece d’animal, prouvent, ce me semble, que les êtres du regne minéral viennent, comme ceux des deux autres regnes, du développement organique d’une semence, graine, œuf, ou germe, dans lequel l’individu existoit en raccourci ; ainsi le plus grand chêne est contenu dans un seul gland ; ainsi les masses charnues & les ossemens énormes d’une baleine dans un foetus qui n’est encore qu’un mucilage épaissi. Voici une démonstration métaphysique de l’impossibilité du systême contraire bien propre à terminer la question. Je prens un morceau de crystal, c’est une gerbe de quatorze quilles, toutes de la même forme, toutes exagones. Je dis qu’il est impossible qu’elle se soit formée par une addition successive de particules terreuses crystallines.

Chaque aiguille a une figure exagone réguliere. Contre une figure exagone il y a une infinité d’autres figures possibles à plus ou moins de côtés & d’angles. Voilà déjà l’infini