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chaîne de montagnes qui borde le lac d’Uri de trois lieues, les directions des lits & leurs contours varient dans les divers groupes dont résulte cette continuité de rochers. Des contours sont en arcs, d’autres en triangles, il y en a d’ondulés & d’une courbure uniforme ; mais toujours semblables dans un même groupe. Voilà assurément un développement bien caractérisé de plusieurs germes montagneux d’espece différente. Une chaîne de montagnes se forme de plusieurs rochers qui étoient d’abord à des distances considérables les uns des autres : à force de pulluler, un très-grand nombre de générations les a accrus au point de se joindre & de s’accoler : les points de contact ont pu être successivement surmontés de nouvelles productions, & en ce cas deux rochers immédiats ne sont pas même séparés à leur cime. Chaque montagne contient des pierres de la même race avec une structure semblable ; & souvent celles de deux montagnes voisines sont d’espece différente. C’est ce que Mr Scheuchzer a observé, quoiqu’il ait des idées tout opposées sur l’origine des montagnes. Il est à remarquer que les montagnes sont plus hautes & les hommes plus grands d’un tropique à l’autre, & que l’élévation des unes, comme la grandeur des autres, diminue des tropiques aux poles.

CHAPITRE XVI