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une veine de métal, un rognon, un filon plein, un filet branchu, une pyrite, sont chacun le développement d’un germe particulier, qui s’est accru & nourri en absorbant par les radicules, ou les petites bouches dont son écorce est garnie, le suc du terrein où il est né. Ces parties sont sensibles dans plusieurs : les petites protubérances de la numismale & de beaucoup d’autres s’abouchent aux fibres de la pierre & leur servent à exprimer le suc. Les pierres suintent dans les carrieres : c’est une transpiration sensible de l’humeur aqueuse qu’elles contiennent, qui n’y est entrée & qui n’en sort que par les orifices de leur écorce. Une partie du suc que les minéraux puisent dans la terre s’assimile à leur substance : c’est alors que le suc de la terre y devient véritablement lapidifique ou minéralisant, comme il est séveux dans les plantes, & sanguin dans les animaux. Ces sucs homogenes & aqueux dans leurs principes, prennent des noms différens dans les composés solides qu’ils pénetrent par infiltration, après avoir été diversement élaborés pour les nourrir de la même maniere.

Tout développement organique a son terme : les germes n’ont qu’une certaine force d’extension. On n’en dira pas autant d’une aggrégation accidentelle de parties agglutinées, évaporées, provenues d’une efflorescence