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Quoi qu’ayent dit quelques auteurs qui sur l’authorité de Moyse, mal-entendue, ont soutenu que les pierres & les métaux étoient aussi anciens que le monde, on ne doute plus de la génération journaliere des métaux. Mais leur formation partage les philosophes. Ils ont cru en découvrir le mystere par l’analyse chymique de ces corps : ils n’ont pas songé que la décomposition qui donne les principes combinés, n’en donne pas pour cela la combinaison, & ne découvrira jamais rien sur la maniere dont elle se fait. On a reconnu dans les métaux, une terre quelconque unie au phlogistique : cette terre est vitriolique, sulphureuse, mercurielle, arsénicale, etc. On veut que ces substances éparses dans les entrailles de la terre où on les suppose très-finement dissoutes, s’accumulent dans des endroits particuliers, pour y former des marcassites, des pyrites & des mines. Cette aggrégation fortuite devient une source de disputes.

Elle se fait, en vertu d’une fermentation causée par un feu central qui produit dans l’intérieur du globe une chaleur, douce selon les uns, & très violente selon d’autres : ainsi les matieres propres à former les métaux, se subliment : elles s’amassent en divers endroits à une distance à peu près égale de la surface de la terre ; & la chaleur qui avoit