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qui ne tendent pas à moins qu’à rapprocher la réproduction sensible de tous les êtres, de la loi d’uniformité, cette loi, le premier élément de l’idée de tout, sans quoi il n’y a point de philosophie.

La physique qui admet pour la matiere de toutes sortes de lapidifications, un suc pierreux tenu en dissolution dans l’eau souterraine qui lui sert de véhicule, varie beaucoup sur la nature de ce suc. On épuise toutes les ressources de l’imagination, & l’on ne dit rien de vraisemblable. Ce suc n’étoit chez les anciens que l’eau chargée de parties terrestres plus ou moins grossieres, qui se pétrifioit en se desséchant. Il est devenu, chez les modernes, une matiere crystalline, une terre vitrifiée, un sable très-fin lamineux, un acide terreux coagulé avec des parties salines & métalliques. Ce suc, quel qu’il soit, déposé dans différens lits de terre, y forme des crystaux & des pierres précieuses, des caillous & des marbres, des grés & des pierres communes : il forme des crystaux lorsqu’il s’y rassemble sans alliage de matiere étrangere ; des caillous, lorsqu’il n’a que peu de ces parties hétérogenes ; des pierres communes, quand la terre grossiere y abonde. Les grés, dans cette hypothese, ne sont qu’un amas de grains de sables, fortement unis au moyen d’une glue terreuse.