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Des minéraux : exposition abrégée de quelques sentimens sur leur formation.

L’on s’est accoutumé à regarder les minéraux comme des corps bruts & sans organisation, produits & travaillés sur un plan tout différent de la génération & de la nutrition des végétaux & des animaux. Je ne me flatte pas de détruire cet ancien préjugé. De grands hommes l’ont essayé sans y réussir : il seroit téméraire d’y prétendre après eux, aujourd’hui sur-tout que tant d’autres physiciens pensent expliquer la formation des pierres & des métaux par des sucs lapidifiques & des sucs minéralisans, & leur accroissement par une addition ou juxta-position de parties. Mais il sera toujours permis d’ajouter aux recherches de nos maîtres, d’appuyer leurs raisonnemens par de nouvelles analogies, de démontrer par l’expérience ce qu’ils n’ont fait que conjecturer. Je serai content de moi-même, si par l’essai que contiendront les chapitres suivans, je parviens à jetter quelques doutes dans les esprits, & à engager les naturalistes à examiner de bonne-foi des observations