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été détournée ou interceptée ; dans tous ces cas, il n’y a point de mixtion des deux semences, point de germes fécondés, & les graines ne produisent rien. Que seulement l’une des deux semences soit viciée, le mêlange ne s’en fera pas convenablement, & il sera stérile. Ces remarques sont si journaliérement confirmées par l’expérience, que je ne vois rien de plus invariable dans la botanique.

Pour ce qui est de la pénétration des semences, elle ne se fait pas autrement dans le végétal que chez l’animal. Je conçois qu’à l’instant de leur rencontre dans une alvéole du pistil, il se détache un germe de l’une ou de l’autre. Il avoit été comprimé jusqu’àlors dans son état de germe : son adhérence aux autres germes l’empêchoit de se dilater, comme on l’a remarqué à l’égard des animaux germes. Dès qu’il est isolé, sa force extensive agit, & lui fait absorber une partie de la semence, autant qu’il en a besoin. Du superflu il se forme un cordon, des lobes qui lui servent de placenta, & des enveloppes. Le cordon naît de la pointe de sa racine, c’est par là que l’embryon absorbe d’abord la semence qui fournit à son premier développement : bientôt ce canal unique se partage en deux branches rebroussées vers la tête du foetus plantule ; elles se ramifient chacune