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sexes, n’offre point une intromission réelle de la partie de l’un dans celle de l’autre, non plus que le frai des poissons ; & quoiqu’elle ne soit pas toujours aussi immédiate que le frai, en est-elle moins réelle ? Il y a assez souvent un contact intime, un froissement vif, une compression ardente, lorsque les étamines s’abaissent jusqu’à toucher les pistils, ou qu’ils sont tous au niveau & si près les uns des autres qu’ils s’embrassent. Souvent aussi l’intimité de ce contact seroit superflue, toutes les fois que le fleuron mâle au dessous ou à côté du fleuron fémelle, aura assez de vigueur & d’adresse pour y lancer sa semence.

Ne seroit-ce pas à présent contredire les notions les plus exactes, que de refuser le nom de partie mâle au fleuron qui se trouve quelquefois inséré dans l’autre, qui s’incline souvent sur lui, qui d’autres fois le serre, le couvre & le comprime très-fortement, qui même lui lance de loin sa poussiere séminale ; & le nom de partie fémelle au fleuron qui reçoit avidement la semence du premier ?

CHAPITRE XIII