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Un Etre tout bon n’est point l’auteur du mal, pas même par une permission implicite, conséquente à des décrets antérieurs. Maître absolu des événemens, il doit répondre des suites. Bientôt on seroit forcé d’allier la souveraine malice à l’extrême bonté.

En vertu d’une nécessité métaphysique, le mal est essentiellement uni au bien dans le fini. Avec un peu d’attention & de bonne-foi, nous découvrons que l’un & l’autre s’y trouvent en portion égale. D’où résulte un Equilibre nécessaire de biens & de maux dans la nature, qui en fait l’harmonie.

II. Comment ce qui n’étoit pas, put-il passer à l’existence ? Par quelle force vivifiante ce qui n’est que d’hier, donne-t-il aujourd’hui l’existence à son semblable ? Je passe l’examen de ces questions délicates. L’analogie de la Nature exige, que, depuis l’atome qui échappe à nos sens jusqu’au globe