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fluidité à l’air, le jeu des animaux spermatiques se rallentit, puis s’éteint : si l’on veut le perpétuer, il faut la dissoudre dans un liquide. Les expériences faites sur les infusions des semences des végétaux, sont aujourd’hui si connues, que je n’ose m’y arrêter davantage. Supposant donc le lecteur instruit de toutes leurs particularités qui n’auroient plus, pour le grand nombre, l’attrait de la nouveauté, je remarquerai seulement deux choses : l’une en faveur de ceux dont l’imagination se fixe difficilement sur les petits objets, afin qu’ils l’y accoutument : l’autre parce qu’elle fait beaucoup à mon sujet.

La premiere est l’extrême petitesse de ces animalcules. Lorsque Leeuwenhoek eut communiqué ses expériences à la société royale de Londres, Mr Hook les répéta en présence du roi qui les vit lui-même & y prit plaisir : un million des moindres animaux que l’on distinguoit dans une infusion de poivre, égaloit à peine la grosseur d’un grain de sable. Un second fait plus digne d’attention, c’est que, quand on observe de la poussiere humectée des étamines, on voit souvent un seul grain mouvant en enfanter subitement une infinité d’autres plus petits, si pressés les uns à côté des autres, qu’on croiroit qu’ils se