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Quand on n’a étudié la génération que dans l’un des deux sexes, on lui en a donné tout l’honneur, & l’autre n’y est entré presque pour rien. Ainsi quelques physiciens ont mis le mâle en possession du principe prolifique, à l’exclusion de la femelle qui ne fournissoit, selon eux, que la matiere nécessaire au développement du germe qu’elle recevoit du mâle. Dans le systême des œufs au contraire, la femelle a seule la liqueur propre à la réproduction ; elle est bien fécondée par la vertu masculine, comme par contagion, mais cette fécondation se fait dans la matrice, où la semence du mâle ne pénetre point. Car si elle y entroit, disoit Harvey, on en reconnoîtroit les traces par quelque changement ou altération sensible dans les œufs couvés. Ceux que la poule produit sans avoir vu le coq, seroient essentiellement différens des autres : ce qu’il n’a pas remarqué.

Des observations plus exactes ont fait voir que les œufs produits sans communication avec le mâle sont inféconds : le petit point blanc au centre de ces œufs, qui devroit être le foetus, n’y est qu’un corps informe, sans organisation, tout-à-fait incapable de devenir un poulet ; au lieu que dans les autres c’est un véritable foetus, déjà ébauché même avant qu’il soit couvé, un embryon dont une des extrémités, la plus grosse, est