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de petits germes précisément de la même nature que le tout. J’accorde pour le présent qu’il y ait plusieurs degrés d’animalité & que les molécules organiques soient du moindre, il ne résultera jamais de leur combinaison, que des animaux du plus petit degré d’animalité. Car il est impossible que ces parties organiques donnent ce qu’elles n’ont pas : impossible que, n’ayant que la moindre animalité, elles donnent la plus grande.

On prend pour des degrés & des nuances de l’animalité, ce qui constitue les especes différentes. Il ne faut pas s’y tromper : l’animalité, comme telle n’est susceptible ni de plus ni de moins ; mais elle peut être modifiée sous telle ou telle forme, exister avec plus ou moins d’organes, avec telles ou telles facultés, de voler, de nager, de marcher, ou d’être sans mouvement progressif. On ne peut donc pas dire, en aucun sens, qu’un insecte soit moins animal qu’un chien ; il est tout aussi animal qu’un chien, quoique d’une espece différente d’animalité : c’est un animal plus petit, plus foible, plus vil, si vous voulez ; mais il est tout aussi animal, & a tout