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entiere dans les opinions les plus vaines : assurance néanmoins mieux fondée chez les modernes qui ont plus d’espérance de se rapprocher du plan naturel, en laissant quelques erreurs derriere eux.

Je me bornerai à un petit nombre d’idées analogues au but que je me propose, qui est de faire voir que tous les êtres se réproduisent d’une maniere à peu près semblable ; à peu près, dis-je, & tout-à-fait semblable & uniforme, dirois-je, si je ne parlois qu’aux naturalistes, qui savent apprécier & faire disparoître des nuances légeres que le commun prend pour des différences essentielles. L’existence des animaux spermatiques n’est plus douteuse. Les anciens les avoient devinés : nos instrumens en ont fait la découverte. Toute la gloire qui nous reste, c’est d’avoir cru nos maîtres sur leur parole ; c’est d’avoir eu le courage de chercher à l’aide du microscope qu’ils n’avoient pas, ce qu’ils auroient sûrement trouvé, s’ils l’avoient eu, & ce que nous n’aurions peut-être jamais imaginé si nous ne l’avions pas vu.

Leuwenhoek est, je crois, le premier qui ait découvert ces animalcules dans la semence du mâle ; & je ne sache pas qu’aucun physicien ait répété ses observations sans les trouver conformes en cela à la vérité. Il