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Que les essences, dites les plus excellentes, sont nécessairement les plus vicieuses ; & pourquoi ?

Je ne doute pas que le lecteur attentif aux raisonnemens qui ont précédé, n’en ait déjà tiré ce corollaire. Chaque degré du bien fini est nécessairement allié à un degré de mal : donc les essences qui ont plus de degrés de bien, ont de même plus de degrés de mal : donc les essences les plus excellentes sont nécessairement les plus vicieuses.

La raison n’en est pas si abstraite, qu’elle ne puisse devenir aussi sensible que le paradoxe sembloit d’abord révoltant.

Tous les effets tiennent à la cause : ils en viennent tous. Mais tous n’y tiennent pas aussi intimement les uns que les autres ; c’est que le créateur ne s’est pas réservé, sur toutes ses créatures, une action également immédiate. Il a livré les unes à leur volonté. Il remue les autres sans aucun intermede.

L’intervalle entre les deux extrêmités est rempli par des êtres mitoyens qui n’ont ni toute