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celle-là ; & si l’une est déterminée, l’autre le doit être.

Il ne peut pas y avoir plus de bien dans le systême total de la nature qu’il n’y en a, parce que son auteur n’ajoute rien aux perfections qu’il y a mises : il ne peut pas y en avoir moins, parce qu’il ne s’en perd rien. Dieu n’ajoute rien aux perfections du monde, parce qu’il a tout ce qui lui convient ; rien ne manque aux essences. Il ne leur ôte rien, parce qu’elles n’ont rien de trop.

Dix unités précisément constituent le nombre dix. Soit cette quantité celle du bien qui entre dans le systême général ; quantité fixée au commencement par la volonté absolue & toujours permanente du créateur. N’est-il pas évident qu’il n’y peut plus rien ajouter, & qu’il n’en peut aussi rien retrancher ? Ou cette quantité seroit en même tems fixée & non fixée.

Ce qui a le plus accrédité l’opinion contraire, ce qui soutient encore de nos jours le préjugé en sa faveur, c’est que l’on fait agir l’être suprême comme agissent les hommes : on lui donne nos foiblesses, on lui suppose nos caprices, on lui fait honneur de nos vues imbécilles : source commune des erreurs théologiques.