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Qu’il ne peut pas y avoir, dans la nature, ni plus de bien ni moins de mal qu’il n’y en a.

Qu’on se souvienne que je parle toujours du systême universel qui embrasse tous les êtres créés, tous les tems & la collection entiere des événemens.

Dans cette économie tout est fixé par les bornes où son auteur l’a circonscrite. La quantité du bien est reglée par les heureux effets qui résultent de l’arrangement des parties du tout, & ces effets sont comptés ; par leur correspondance mutuelle qui a ses termes ; par l’excellence des propriétés dont les êtres sont doués, & cette excellence n’a rien d’infini, de quelque genre, nombre ou qualité qu’il soit. Celui qui a mis des bornes à l’univers ne s’est point réservé le droit de les reculer, parce que ses volontés sont immuables : ce qu’il a voulu une fois il le veut toujours.

Toute bonté créée porte avec elle son imperfection. De-là la quantité du bien est la mesure du mal ; celle-ci égale nécessairement