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& qu’il lui faut rapprendre de nouveau ? Ce n’est pas à moi de decider. Je dis seulement que le goût superfin qu’il rapporte de France lui est fort incommode dans un climat où presque tout le contredit ; & qu’il vaudroit mieux pour lui n’avoir jamais appris à mépriser son pays pour des choses au fonds assez indifférentes.

L’esprit plus étendu seroit-il moins sujet à l’erreur ? Tant s’en faut. Il seroit capable de plus de connoissances ; mais il ne seroit absolument infaillible à l’égard d’aucune : donc il seroit capable aussi de plus de méprises. Il auroit plus de facilité à s’instruire & plus d’adresse à justifier les préjugés de la mode, des passions & de l’autorité ; plus de motifs de créance & plus de raisons de douter ; plus de force & plus de présomtion.

Quant à la volonté, si elle étoit plus active, son activité seroit pour le mal comme pour le bien. Par-là elle seroit susceptible d’une plus grande bonté & d’une malice plus grande.

CHAPITRE XXV