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d’huile leur propriété émolliente venoit à augmenter, n’est-il pas évident qu’au lieu de remettre les fibres contractées dans leur état précis de tension naturelle, ils les feroient passer d’un excès de contraction à un excès de relâchement ?… alors on vint dire au docteur qu’un malade l’avoit fait appeller. Il me quitta ; & je continuai à m’enfoncer dans la méditation de mon sujet.

Diminuez la malignité des plantes empoisonnées, vous affoiblirez en même proportion la bonté des remedes qu’on en tire : vous altérerez la salubrité des autres plantes qui ne sont si saines, que parce que les premieres se sont chargées du suc vicié de la terre. Exterminez les insectes & les reptiles venimeux, vous vous délivrez de l’importunité des cousins & des moucherons : la peau satinée de nos dames n’est plus déchirée par leurs dards empoisonnés : les troupeaux paissent tranquillement dans les vallons, sans craindre l’aspic caché sous l’herbe. Mais les insectes purifient l’air, en se nourrissant de ce qu’il a d’impur. Vous les voyez rechercher les marais & les eaux croupissantes, les cloaques & les endroits couverts d’immondices : c’est l’infection qu’ils y prennent, qui rend leur piquure dangereuse. Les reptiles purifient la terre en se soulant des humeurs qui en