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des contraires dont le mêlange, autorisé par la routine, est dangereux. L’art de guérir en deviendroit plus facile & plus sûr. Je conviens, lui répondis-je, qu’il y auroit ici quelqu’avantage. Aussi je ne prétends autre chose, sinon que cet avantage seroit balancé par un inconvénient de même espece.

N’est-il pas vrai qu’il arrive des cas où vous n’ordonnez les remedes violens qu’avec un correctif, après les avoir préparés & amalgamés ? Or si l’augmentation de force avoit lieu, comme vous le voulez, ils deviendroient mortels dans ces cas-là, parce que les correctifs ordinaires seroient incapables de les tempérer assez. Cet inconvénient n’est pas difficile à parer, me dit-il ; ne puis-je pas supposer légitimement que l’auteur de la nature, en augmentant la force de quelques simples, de la valériane, par exemple, de la scabieuse, de la gentiane, du domte-venin, etc., n’aura pas fait l’ouvrage à demi, mais qu’il aura accordé aux lénitifs & cathartiques toute la douceur requise pour modérer au besoin la violence des autres ?… & bien, je vous accorde encore cette supposition. Mais vous n’ignorez pas que les cathartiques sont employés seuls fort utilement lorsqu’il s’agit de relâcher les solides trop tendus. Si par une surabondance de flegme &