Page:De La Nature.djvu/209

Cette page n’a pas encore été corrigée

S’il est possible qu’il y ait dans la nature, ou moins de mal que de bien, ou moins de bien que de mal ?

Dans l’infini tout est parfait : point d’alliage. Dans le fini tout se ressent de son incompletion. Nulle combinaison n’est toute bonne, ou toute mauvaise. Nulle relation, nulle propriété n’est toute avantageuse, ou toute nuisible. Car il ne peut pas exister dans le fini un seul degré de bonté pure, ni un seul degré de malice absolue.

Il n’existe pas dans le fini un seul degré de bonté pure ; donc chaque degré du bien y est allié à un degré de mal. Il n’y a pas un degré de mal absolu, parce que le mal total n’étant que l’imperfection du bien total qui ne peut être infini, chaque degré du mal procéde de l’incompletion particuliere de chaque degré du bien.

La quantité du mal est nécessairement égale à celle du bien. Le mal attaque les êtres finis dans tous les points de leur essence, dans tous leurs rapports quelconques, dans toutes les qualités dont ils sont doués. Je veux qu’à la somme actuelle des biens il se joigne