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l’esprit d’une nation. La belle politique, d’enrichir son commerce d’une seule branche qui fait dessécher toutes celles de l’agriculture ! C’est la dernière des foiblesses, de transporter à des rubans & à des dentelles, l’estime qu’on ne doit qu’au mérite personnel. J’allois parler des sciences : je me rappelle qu’on l’a fait avant moi, & je recueille de tout ce qu’on a dit pour & contre, que les siecles d’ignorance ont fait moins d’honneur à l’humanité, & que les âges savans lui font plus de tort.

Quelqu’un a remarqué qu’on n’avoit point oui parler d’athée ni d’athéisme en France avant le regne de François I, ni en Italie avant les Médicis. Pour moi, j’applique à mon tems, ce que Sénèque disoit du sien. Nous avons un excès de tout, de littérature comme du reste.

CHAPITRE XVI

Du commerce : idée succincte de ses avantages & de ses désavantages.

Il est beau de voir les grands arbres descendre du haut des montagnes au gré de l’avide