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les nouveaux rapports que nous découvrons de l’un & de l’autre ; qu’enfin elle n’est complette que dans l’esprit qui joint à la connoissance de toutes les variations du bien dans l’univers, celle de toutes les formes que le mal y a prises.

CHAPITRE XIII

De la sensibilité physique : du plaisir & de la douleur.

La sensibilité physique est autant pour la douleur que pour le plaisir. La délicatesse des organes sensitifs rend les plaisirs plus piquans & donne le même degré de vivacité à la douleur. La multiplicité des sens qui promet un plus grand nombre de sensations agréables, expose aussi à plus d’impressions douloureuses. En un mot la faculté de sentir n’est pas plutôt une source de plaisir, qu’une source de douleur. Tout cela est incontestable. Mais ce qui n’a pas la même évidence, c’est que par une disposition nécessaire dans la nature, cette propriété de l’être sentant soit aussi souvent appliquée à des objets capables de blesser les organes par une irritation facheuse, qu’à des causes qui les affectent délicieusement, ensorte qu’il en résulte dans