d’abord aux plus grands animaux qui n’ont de semence que dans un certain tems, qui en conséquence réparent pendant le reste de l’année l’exténuation causée par le rut. Exténuation & réparation sensibles dans tous les quadrupedes, mais sur-tout dans le cerf ; d’autant que l’irritation y étant beaucoup plus vive, elle l’affoiblit davantage, lui ôte plus de sa vigueur & de son embonpoint, & rend ainsi le retour de ses forces plus marqué.
L’homme ensuite sera rangé dans la même classe, par le privilege même qu’il doit moins à la profusion qu’à l’économie de la nature. Elle ne lui a point fixé de saison particuliere pour travailler à la propagation. Il peut engendrer en tout tems. La liqueur séminale ne lui est jamais refusée ; mais elle lui est donnée avec une réserve, dont il auroit tort de murmurer, & sans laquelle il seroit le plus furieux de tous les animaux : qu’on en juge par les excès de la fureur utérine.
Cette précaution, également prudente & nécessaire, maintient le corps dans un état continuel de santé, toujours vivace & florissant. En se contentant de satisfaire le besoin, sans rien donner à la passion, à peine