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n’est pas plus longue. L’étalon d’Espagne, dont le développement organique parfait n’arrive qu’à sept ans ou peu avant, commence à vieillir à vingt, & vit encore sept à huit ans au-delà. La force qu’il avoit à sept ans ne lui est pas venue subitement, celle qui lui reste à vingt doit décroître par des degrès semblables à ceux de sa progression. La nature qui n’a pas pu la lui donner tout d’un coup, (car si elle l’avoit pu elle l’auroit fait, sa voye étant la plus simple), ne peut pas aussi la lui ôter toute à la fois : elle tombe comme elle s’est élevée. C’est une loi méchanique. Dans un balancier qui oscille, les deux moitiés de chaque oscillation sont nécessairement isochrones. L’homme soumis avec les autres à la régle générale, compte à peu près autant de vieillesse, que d’années d’enfance. Quand je dis à peu près, j’entends que la différence a toujours pour cause un vice accidentel, un excès, un trop ou un trop peu. On sera peut-être étonné, je l’ai été moi-même, avec quelle justesse cette explication répond aux tables calculées de la vie humaine, dont j’ai parlé ci-dessus. En les combinant, & en prenant un terme moyen entre les extrêmes, il en résulte qu’à l’âge de quarante-cinq à cinquante ans on ne peut pas raisonnablement se promettre plus de treize à dix-huit ans de