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Sur quoi donc pretendez-vous que la nature envie à l’individu jusqu’au dernier période de son existence ?

Oui, elle ne nous laisse qu’à regret un reste de vie inutile à elle, à charge pour nous. S’il étoit en son pouvoir de nous l’ôter tout d’un coup, nous ignorerions les infirmités de l’âge caduc. Plusieurs especes en effet ne connoissent point ces maux. L’insecte nommé éphémere meurt aussitôt après l’accouplement. Il ne vit que quelques heures : sa vie est toute employée à la génération. Il naît pubere, & propre à la réproduction presque dès le moment qu’il éclôt.

Ainsi cet animalcule, qui n’a point de vieillesse, n’a point aussi d’enfance. Son organisation très-prompte se dissout très-rapidement. À la rigueur cependant l’organisation est successive, & conséquemment la dissolution ; mais une succession si précipitée ne nous est pas sensible.

Voilà une analogie marquée entre les deux extrémités de la vie animale. Si elle se soutient dans tout le regne, elle devient un principe. C’est à l’observation de la confirmer.

La vie du chat est de huit, neuf ou dix ans. Il n’a qu’un an d’enfance, même au bout d’onze mois il est en état d’engendrer. Sa vieillesse