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& d’animalcules microscopiques, dont les parties semblables, de la même organisation que la leur, les seules propres à leur servir de pâture, sont dans les globules rouges du sang. Je ne m’étonne pas après cela d’appercevoir tant de vers dans le fluide humain. Je ne trouve pas mauvais que les mouches, les puces, les cousins nous assaillent de toutes parts pour nous succer. Une partie de notre sang est à eux, tout aussi véritablement qu’une certaine quantité de l’eau des fontaines nous appartient.

Malgré ce langage séduisant l’on a de la peine à concevoir qu’il soit absolument nécessaire que les animaux s’entre-mangent, que la conservation de ceux-ci devienne la destruction de ceux-là, & qu’on doive accuser la cause universelle d’avoir pris autant de soin pour détruire ce qu’elle a fait, que pour le conserver. Ajoutez pour fortifier l’objection, que cette fatalité s’étend aux plantes, aux minéraux & généralement à tout ce qui est

Moi, j’avoue après l’examen le plus réfléchi, que je ne conçois pas que la chose puisse être autrement. D’abord pour les raisons que j’ai dites. Ensuite on convient que tous les corps ont besoin de nourriture. D’où tireront-ils leur subsistance, si ce n’est de la collection de ces mêmes corps, hors de laquelle il n’y a rien de créé ? Et bien, une moitié