Page:De La Harpe - La Logique de l’assertion pure, PUF, 1950.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

28

LA LOGIQUE DE L’ASSERTION PURE

III) Il convient de compléter la définition de ces opérations fondamentales, traduisant le rapport de l’acte d’adhésion à la lexis, par quelques remarques sur la notion de modalité et par les critiques qui lui ont été faites.

1° Notons tout d’abord que dans la position 1) l’assertion et la lexis ne font qu’un ; elles se confondent : poser la lexis P équivaut à un acte d’adhésion à la signification. On pourra donc toujours abréger « P est « établi » ou (AP) par P :

A P éq. à P

Dans la position 3) la lexis est écartée résolument soit qu’on refuse d’y adhérer, soit qu’on la considère comme fausse ; c’est une assertion exclusive qui se traduit le plus souvent dans le langage par la lexis contraire. Nous désignerons par le signe (’) la négation à l’intérieur de la lexis, portant sur son contenu, non sur sa modalité ; on aura en général par conséquent :

E P éq. à P’

par exemple : « il est exclu qu’il pleuve » équivaut pratiquement à « il ne pleut pas »

E (2 2 5) éq. à (2 2 5) en arithmétique.

Les positions 3) et 4) sont analogues, à la différence de leurs assertions primaires près ; il s’agit ici d’un acte suspensif. L’assertion P ou l’exclusion E P sont soumises à une sorte de dissociation interne, mais cette dissociation n’est pas la même dans les deux cas.

Dans la position 2) l’assertion simple ou contrôlée