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L’ASSERTION, LA NÉGATION

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vité opératoire, il déclare que « le même mot pourra désigner trois êtres absolument différents, le « même principe se rapporter à trois objets, trois sens, trois usages irréductibles… L’erreur la plus grave… que l’on commet en fait trop souvent, consiste à croire qu’il y a un univers logique d’un seul tenant, où les notions soient univoques et aient une valeur absolue : par exemple celle de vérité » [1].

Dans ces conditions, il convient de définir l’assertion simple comme l’acte mental par lequel le sujet ou l’esprit accorde son assentiment à la lexis ou la validité de celle-ci aux yeux du sujet qui énonce un jugement, indépendamment d’une vérification proprement dite qui implique l’accord des esprits sur une proposition bien définie et des règles présidant à cet accord, permettant une discrimination entre vrai et faux. L’assertion est donc liée à une croyance dans la valeur de la lexis qui est la plupart du temps spontanée et qui fait corps avec la signification proprement dite, mais qui peut devenir consciente et se différencier du jugement en tant qu’acte de signification. L’assertion contrôlée c’est l’assertion liée aux notions premières du vrai et du faux ; l’assertion contrôlée est l’assertion qualifiée de vraie et répond aux termes de la définition du Vocabulaire philosophique.

Seulement il y a ici une distinction à faire entre les points de vue psychologique et logique ; le psychologue envisage l’assertion comme fait psychique dans sa relation avec d’autres et dans son conditionne-

  1. Op. cit., p. 15. Pour les développements voir : § 7, p. 27 à 31.