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L’ASSERTION, LA NÉGATION

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il traduit l’adhésion, l’assentiment du sujet à l’énoncé. Or l’esprit peut donner ou ne pas donner son assentiment à l’énoncé significatif.

Ces deux aspects du jugement sont souvent confondus, parce que dans ses jugements spontanés l’esprit adhère la plupart du temps aux significations qu’il énonce ; mais dans beaucoup de cas l’acte de signification et l’assentiment, l’adhésion de l’esprit peuvent diverger.

C’est la raison pour laquelle les logiciens ont introduit la notion complémentaire d’assertion qui désigne (VP sens A) « l’acte de l’esprit qui déclare vraie une proposition (une lexis) que celle-ci soit » affirmative ou négative au sens ordinaire de ces mots. Il y a donc avantage à disposer d’un mot qui permette d’envisager le jugement à l’exclusion de l’acte d’assentiment du sujet logique. Le Vocabulaire philosophique propose celui de lexis que nous adoptons (énoncé, parole) à titre « d’énoncé susceptible d’être dit vrai ou faux, mais qui n’est considéré que dans son contenu, et sans affirmation ni négation actuelle ».

II) Seulement ici se pose une question préalable dont la solution nous paraît très difficile, c’est celle de l’usage des mots vrai et faux en logique, surtout lorsqu’il s’agit des opérations fondamentales. M. Lalande après avoir défini vrai (VP sens A) par « le caractère de l’assertion à laquelle il est légitime de donner un plein et entier assentiment » (c’est nous qui soulignons), ajoute dans sa critique « qu’en définissant le caractère d’une proposition vraie par la légitimité de l’acte qui l’affirme, on ne fait qu’énoncer la