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LA LOGIQUE DE L’ASSERTION PURE

La proposition peut être définie « comme l’énoncé « d’un jugement » (VP)[1] qu’il s’agisse des propositions du grammairien ou de toute espèce d’expression symbolique écrite sous forme d’énoncé ; les écritures algorithmiques sont presque toujours des formes sténographiques et condensées du langage courant ou de langues spéciales. Lorsque le sens d’un énoncé est bien déterminé dans sa signification ou son emploi, il y a souvent avantage pratique à introduire des formes algorithmiques qui de ce fait ne bénéficient pas d’une sorte de dignité particulière ! Nous userons de ce procédé plus loin pour abréger l’écriture, mais à l’exclusion de l’idée que l’algorithme lui-même résout les problèmes qui ne peuvent l’être dans l’écriture de tout le monde.

Cela dit et du point de vue du logicien, le jugement peut encore être analysé selon deux modalités différentes :

1° L’acte du jugement exprime l’unité de signification ou l’intelligibilité d’ensemble d’un système de symboles où les termes sont disposés de façon linéaire (suivant le mode discursif) et discrète, ce qui est encore plus sensible dans l’écriture que dans le langage oral. Le jugement est donc l’énoncé d’une signification, qui suppose l’intuition significatrice des divers termes et des diverses propositions si l’ensemble verbal comporte une ou plusieurs phrases constituées de plusieurs propositions.

2° Le jugement n’est pas seulement acte de signification, mais acte de croyance ; il pose la croyance du sujet dans une signification déterminée ; en ce sens,

  1. Abréviation pour Vocabulaire Philosophique.