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leur premier soin a été de renverser celui qui existait et qui tout occupé à se défendre et à défendre le territoire envahi, ne se voyant plus ni armées, ni ressources, a dû tomber quand on s’est mis à lui tirer dans le dos.

Pourquoi s’est-il laissé tomber ? ont déclaré les membres du Gouvernement de la défense nationale. Nous n’avions pas l’intention de lui être désagréable et ce que nous pouvions dire ou faire n’aurait pas dû être de nature à le troubler.

Assurément, mais sa position lui a paru difficile. Lorsque, pour son malheur, il se fut dépouillé, lui-même, des prérogatives qui l’avaient fait vivre et se fut donné à la nation pour autre qu’on ne l’avait connu ou supposé, enclin à ne plus se défendre si on voulait prendre la peine de l’attaquer, pourvu d’une presse, orné d’une tribune, servi par les libéraux, ces mêmes libéraux qui ont fait choir et la royauté de 91, et la Restauration et Louis Philippe, et qui feront choir le Septennat s’il ne se hâte pas d’employer un autre moyen de ruine, le Gouvernement Impérial se trouva n’avoir plus dans les mains et la ceinture que des armes de précision, sans doute, mais qui se déchargeaient toutes par la culasse et c’est pour cela qu’il se laissa tomber.

Alors la faction qui prit sa place, voyant l’Allemagne solidement attachée au cœur de la France, et s’y plongeant du bec et des griffes à loisir, elle se garda de faire la paix, ce qui eût été la seule conclusion possible de la faute qui avait été commise en faisant la guerre, elle déclara au contraire, qu’elle ne ferait jamais la paix et qu’elle allait user de tous les moyens dont le pays était riche, pour rejeter les vainqueurs au-delà du Rhin, ce qu’elle jura être infaillible. Il n’existait plus d’armées