Page:De Gobineau - La Troisième République française et ce qu'elle vaut, 1907.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 37 —

leurs, comme tous messieurs les gens de finances, en général, n’ont jamais été miséricordieux dans le passé et ne le sont pas devenus dans le présent. Mais, en bonne vérité, ces royalistes-là n’ont pas grande ressemblance de famille avec ceux qui le sont tout de bon, et leurs élégantes personnes, leurs prétentions, leurs propos, leur suffisance forment un ensemble dont il serait excellent, pour tout parti quelconque, d’être débarrassé, et les royalistes le seraient bien vite s’ils avaient un programme, et pouvaient bien exprimer ce qu’ils veulent. Mais voilà le mal. Ils ne le peuvent pas, parce qu’ils ne le savent pas.


CHAPITRE XVI.

Dire qu’ils veulent le Roi, on leur répond de suite : pour quoi faire ?

— Oh ! répondent-ils, sans malice, c’est évident ! Avec le Roi, les révolutions sont finies.

— Oui, à condition que du même coup, les Orléanistes, les républicains, les impérialistes, les socialistes, les jacobins disparaissent. Comment disparaîtront-ils ? Par empoisonnement général ou par conversion spontanée ?

— Puis, la religion refleurit.

— Mais, s’écrient les Orléanistes, les impérialistes, une partie des républicains, nous ne demandons pas mieux que de la faire refleurir tout comme vous et depuis que vous n’êtes plus là, le territoire en est-il moins partagé en évêchés !?

Là-dessus on discute et il n’y a pas de fin.

Mais si l’on passe au système politique au moyen duquel les légitimistes prétendent soutenir le trône, c’est pis. En se mettant la tête dans les mains, depuis trente ans, ils n’ont su trouver que de revenir à la charte de