de M. le Duc de Mayenne lui-même, ni les aspirations
des plus purs catholiques assez heureux pour concevoir
l’idée d’avoir notre Seigneur Jésus-Christ pour Roi effectif
et suffisant, ni beaucoup d’autres élucubrations mentales
de tous les genres. La Lieutenance générale du Royaume,
État et Couronne de France était un titre bizarre, il faut
l’avouer, mais la situation était bien bizarre aussi, et l’idée
n’était pas une mauvaise idée. Elle n’engageait pas grand
chose ; car, au nom du ciel ! qui se fût jamais avisé de
croire qu’elle fût pour durer ? Elle n’était pas la monarchie
et disait : « je suis ce qui vous divise le moins ». Là,
elle avait raison et ne traitait pas à la légère un dogme
gouvernemental, ce que fait la combinaison présente.
D’où l’on peut conclure que les têtes françaises de ce
temps-là avaient plus de sérieux que celles d’aujourd’hui.
CHAPITRE VIII.
Non, vivre en état de République n’est pas pour un peuple une situation approximative et sans conséquence. Elle est ce qu’elle est et exige dans ceux qui s’y veulent mettre des aptitudes spéciales. On vient de voir que des bandes de fonctionnaires voués au culte de la promotion n’étaient pas le milieu où peut réussir le dogme démocratique, mais ces bandes de solliciteurs faméliques sont admirablement douées pour faire fleurir et réussir le despotisme. C’est avec de pareilles gens que les meneurs militaires se soutiennent dans le monde ; c’est par eux qu’ils s’y succèdent, c’est par eux qu’ils y reviendront sans cesse, et sans eux, ils ne pourraient tout au plus connaître qu’une existence éphémère.
On ne perd pas de vue qu’il s’agit en ce lieu-ci de