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verain était d’opinion qu’il fallait laisser chacun dire, écrire et proposer ce qui lui passait par l’esprit ; seulement, il ne fallait pas que la tranquillité fût troublée, ce qui était un peu difficile : « liberté, ordre public », disait-on, et la garde nationale promena cette manière de parler sur ses drapeaux, jusqu’à ce qu’un beau matin, et sans que personne sût pourquoi, cette même garde nationale trouva le mieux du monde que la canaille fît une révolution et voilà le régime de 1830 par terre.


CHAPITRE XLVI.


Tandis que la République sociale cherchait à s’ajuster et n’y parvenant pas, dégénérait en petit libéralisme ordinaire, le second Empire fit son apparition et il est clair qu’une partie essentielle de son programme lui était imposée ; et il n’y avait pas à s’y soustraire.

Il ne fallait plus que Paris s’ennuyât. Il voulait du luxe, du plaisir, de l’éclat, de la magnificence, quelque chose et de grandiose et d’impérial. Foin de la mesquinerie de Louis-Philippe et des austérités de Charles X ! Beaucoup de velours, beaucoup de satin, beaucoup de soie, force abeilles d’or dessus, des Chambellans et des cent gardes et, comme on disait jadis, de la piaffe !

Ce ne fut pas l’Empereur Napoléon III qui imposa tout ce bagage, ce fut le cri public qui le demanda, qui l’exigea et qui, dès le lendemain de l’intronisation de la nouvelle monarchie, l’attendit. Il l’eut et la guerre par-dessus le marché ; où l’Empereur se trompa, ce fut juste au même tournant qui avait égaré Louis XVIII et Louis-Philippe. Il crut que ce que Paris vociférait, Paris