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dont ceux qui lui veulent aujourd’hui le plus de mal, les libéraux, ont créé eux-mêmes, avec tout l’amour possible, la solidité et le prestige. Cette dynastie en est aujourd’hui à son quatrième anneau, ce qui augmente sensiblement son influence sur les esprits conservateurs.


CHAPITRE XLIV.


Elle a été tout aussi mal servie par ses agents que les gouvernements qui l’ont précédée. Qu’on dresse la liste des fautes, des négligences, des aveuglements qui en sont résultés, et ce sera un long catalogue. Mais ce qui se passe depuis sept ans lui procure un bill d’indemnité plus complet qu’elle n’eût jamais pu l’espérer. Il est devenu évident que c’est à la nation même qu’il faut s’en prendre des erreurs commises, à la nation qui ne sait fournir à ses chefs que ce qu’elle contient de gens disponibles et c’est une triste bande de metteurs en œuvre. J’en ai à peu près dit, chemin faisant dans ces pages, le plus essentiel à noter, et sans m’y appesantir davantage, je passe à examiner la part de responsabilité directe et personnelle qui incombe au second Empire dans tous les désastres qui sont arrivés ; mais, pour que le tableau soit vrai, il importe auparavant de mettre sous la même enquête les pouvoirs qui ont précédé et de comparer les uns avec les autres.

Somme toute, il est plus consolant de regarder, en ces temps-ci, les chefs que les États-Majors et si le mot de Monsieur de Maistre est en général assez vrai, que les peuples ont le gouvernement qu’ils méritent, le mot gouvernement s’entend de ces derniers ; mais les princes qui ont successivement régné en France depuis