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apparences qu’un étranger pût dire d’un ministre français : à quoi bon lui donner un coup de pied ? il le reçoit et roule ; c’est une boule ! D’autre part, ceux qui voyant s’approcher le même dignitaire, n’ont pas assez vite boutonné leurs poches, ne trouvent plus rien dedans. La corruption de l’Empire ? Mais qu’on ouvre les yeux et qu’on regarde ! La corruption, sous le Septennat, eût appris bien des tours ignorés à ses ancêtres de la rue Quincampoix.


CHAPITRE XLII.

Jamais la France n’a été vue plus humble en attendant la chute, plus humble dans son esprit, plus humble dans son cœur, et l’Empire n’y peut mais, ne l’a pas voulu, ne l’a pas amené, tout ce qu’on peut lui reprocher c’est de n’avoir pas transformé le petit monde au milieu duquel il est venu s’abattre. Il peut répondre que personne, avant lui, n’en avait eu non plus la force et que le parlementarisme actuel n’a pas réussi à autre chose depuis sept ans pleins qu’à augmenter le désarroi civil, militaire, administratif, moral, intellectuel. S’il le dit, il exprime une vérité de fait. Ainsi qu’il ne soit plus question de cette perversion d’une nature virginale ayant existé avant 1852, ressuscité depuis ; c’est purement et simplement une absurdité.

Quand on a adopté l’Empire, quand on l’a voulu, quand toutes les classes de la société, unanimement, lui ont fourni leur contingent de partisans zélés et dévoués, quand le clergé, beaucoup de gens de la noblesse, beaucoup de la bourgeoisie, beaucoup des petits états et un si grand nombre de paysans ont demandé, exigé sa restauration, ce n’était pas un César qu’on appelait, bien