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luttes. Le bienfaiteur militaire aura une tâche honorable, mais difficile pour concilier tous les intérêts dont il aura également sauvé l’essentiel ; il sera un modérateur indispensable ; il est fort à craindre que, dans son rôle, agissant avec l’impartialité la plus incontestable, la sagacité la plus fine, il n’ait pas bientôt choqué tout le monde et appelé sur sa tête l’ingratitude universelle. Mais cette conclusion le regarde. Le général Monk devenu duc d’Albemarle ne manqua pas de s’en voir assaillir, mais en prenant son parti, il s’accommoda d’une retraite opulente. Les embarras privés intéressent moins quand il se traite des satisfactions générales. Laissons les victimes des variations publiques se tirer d’embarras comme elles l’entendront, et considérons seulement ce qui importe ici :

Qu’il s’efface ou ne s’efface pas, le général n’aura pas changé la nature du parti royaliste, ni celle des libéraux, ni celle des sceptiques, ni celle de personne, ni assurément éteint, en l’écrasant, le parti démocratique ardent à reprendre ses menées, de sorte qu’au sortir de sa victoire, la France se retrouvera dans la position où elle est aujourd’hui et aussi organiquement malade, si elle ne trouve pas une ressource suprême. D’un seul parti, il n’a pas encore été question dans ces pages, c’est celui de l’Empire. Au premier aspect, son bagage ne paraît pas contenir la panacée désirable.


CHAPITRE XLI.

Il a de plus que les autres des désavantages notables, vrais en quelques points, fictifs en d’autres, et qu’on exploite également contre lui. Il s’est déjà lavé