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LES PRÉPARATIFS.

dévoués conférenciers et à l’appui de la Presse belge tout entière, nous avions recueilli en mai plus de 100 000 francs.

C’était un résultat matériel déjà considérable — un résultat moral plus important encore.

Forts de l’appui matériel et moral de l’opinion publique, mes amis et moi nous nous décidâmes à solliciter de la Législature un premier crédit de 100 000 francs ; il fut voté à l’unanimité par les deux Chambres.

Avec un budget aussi restreint que le mien, je ne pouvais songer à faire construire un
L’ÉTRAVE DE LA « BELGICA »
navire neuf, sur des plans particuliers. Dès la fin de 1894, je m’étais mis en rapport avec des armateurs de baleiniers écossais et norvégiens. Au commencement de 1890, j’obtins d’une importante maison d’armement de Sandefjord, la faveur de faire à bord d’un de ses navires, une campagne au Nord de Jan-Mayen et dans la banquise du Groenland. C’est au cours de ce voyage que je vis pour la première fois la Patria, qui devait plus tard devenir la Belgica, et qui, moins grande que le bâtiment sur lequel je me trouvais, me parut néanmoins plus solide et plus